Chrysopelea ornata

Chrysopelea ornata ( Couleuvre volante )

Origine:

Inde, Sri Lanka, Myanmar, Thaïlande, Laos, Cambodge, Vietnam, sud de la Chine, Indonésie, péninsule Malaise et Philippines.


Il existe trois sous-espèces; C. ornata ornata,(SHAW, 1802), C. ornata ornatissima, (WERNER, 1925).
 C. ornata sinhaleya (DERANIYAGALA, 1945).

Classification:

Elle fait partie de la famille des Colubridae, genre Chrysopelea, espèce ornata.
Il est plus communément appelé serpent volant d'Asie ou serpent doré des arbres.
Le genre Chrysopelea contient 4 autres espèces : Chrysopelea paradisi (serpent volant du paradis), Chrysopelea pelias, Chrysopelea rhodopleuron (serpent volant des Moluques) et Chrysopelea taprobanica.



Description:

Cette espèce affectionne particulièrement les arbres isolés ou les buissons situés au milieu des plaines comprenant de hautes herbes. Elle vit dans des forêts tropicales clairsemées et aérées. C’est une couleuvre arboricole diurne, très agile dans les arbres, très active et agressive. Les Chrysopelea ont la possibilité de planer sur plus d’une dizaine de mètres.
 C'est une couleuvre très fine d' 1m à 1,40m. Les mâles sont habituellement plus petits que les femelles. La livrée dépend de la sous espèce, la couleur de base est principalement le noir et le jaune. La gueule est rose avec une langue rouge. L'emplacement des dessins sur le corps et la coloration varient selon l'origine géographique. La face ventrale est jaune, parfois verte et quelquefois décorée de taches noires.
L'espèce possède une très bonne vue, c'est pourquoi les yeux sont volumineux et bien ronds. Avec une vision très sensible ce serpent peut détecter un mouvement à plusieurs mètres. La tête se distingue nettement du corps. Chrysopelea ornata est incapable d'avaler de grosses proies du au peu de distorsions de leurs mâchoires.

Biologie et reproduction:

Elle est surtout active dans la journée où elle passe des longs moments au soleil, perché sur de petits arbustes (surtout après les repas). En général, elle se place à la cime des végétaux au feuillage peu dense. Pour fuir ou chasser une proie ce serpent est capable de planer dans l'air pour se rendre jusqu'au sol, ou bien passer d'arbre en arbre.


Dans la nature c'est dans le substrat forestier que la femelle dépose les oeufs. La femelle descend sur le sol pour pondre 6 à 14 oeufs, les pontes ont lieu au mois de juin. La température d'incubation des oeufs est 25/26°C. Ils éclosent 70 à 90 jours plus tard.
En captivité la reproduction de cette espèces est facile, mais le démarrage des jeunes l'est beaucoup moins.
Apres l’accouplement, la femelle va faire plusieurs pontes de 8 à 10 œufs (en moyenne) chacune, qui seront placés en incubation a 30°C et 100% d’hygrométrie. Une fois éclos, les jeunes mesurent entre 10 et 15 cm. Il est préférable de séparer les petits pour éviter le stress et surtout le cannibalisme (ophiophagisme). Ils doivent être placés dans un petit terrarium aux mêmes conditions que les parents. Ils seront gavés de morceaux de souriceaux, jusqu'à ce qu'ils soient assez grands pour se nourrir seuls.

Conditions d'élevage:

Ce serpent n'est pas recommandé en captivité pour un débutant. C'est un serpent opistoglyphe moyennement venimeux, relativement agressif mais sans danger pour l'homme. Il n'est pas vraiment manipulable, difficile à s'adapter et à nourrir avec des proies mortes.

Il est préférable d'acquérir un spécimen juvénile.
Bien que cette espèce soit de taille modeste, elle nécessite un terrarium assez vaste : 80x45x80 cm pour un individu adulte. Mais, la première condition qu'il devra remplir, sera d'être bien hermétique, car, si ce n'est pas le cas, vous ne tarderez pas à organiser un "safari-ophidien" chez vous. Je vous rappelle tout de même que Chrysopelea est opistoglyphe et que son venin, encore peu connu, semble être très toxique pour ses proies.
Le décor sera constitué principalement de branches et de plantes, avec des cachettes aériennes et terrestres. En ce qui concerne le substrat, celui-ci pourra être composé de tourbe ou d’écorces de pin ou encore de tout autre substrat gardant un minimum d’humidité. Un bac d’eau permettant a l’animal de se baigner devra aussi être placé dans le terrarium.

La température de jour sera de 30°C au point chaud et de 26°C au point froid. La nuit, elle sera abaissée à 23°C. L’hygrométrie devra être d’environ 60 à 70% dans le terrarium. Elle sera obtenue grâce a des pulvérisations quotidiennes en plus du bac d’eau. 
Il faudra être vigilant à ce qu'elle ne se déshydrate pas. Surtout avec un chauffage fourni par une lampe. Il faut donc arroser fréquemment (surtout à l'automne). Il ne faut tout de même pas tomber dans l'excès, car c'est un serpent très sensible à l'humidité, l'excès pouvant apporter des problèmes respiratoires fatals ainsi que des lésions cutanées graves. Le sol devra toujours être sec (sauf, bien évidemment, après les arrosages.
Elle ne nécessite pas de période de repos hivernale, mais, un ralentissement pendant 8 à 10 semaines (l'hiver) au cours de laquelle la température chutera à 22 – 24°C, leur sera bénéfique.
La durée de l’éclairage devra être de 12 heures par jours. 
Elle doit avoir un UVB très important, car dans la nature elle vit à la cime des arbres.

Au niveau de sa robustesse, les spécimens issus de captivité ne semblent pas particulièrement se prêter à un type de pathologie spécifique. Toutefois il faudra veiller a ne pas descendre la température sous les 22° (risque de pneumo-pathie).

Alimentation:

Elles acceptent des rongeurs, mais aussi des lézards, des petits oiseaux et des grenouille. Les jeunes démarrent beaucoup plus facilement avec de lézards juvéniles. Toutefois, avec un peu de patience, cette espèce finira pas accepter de jeunes souriceaux . Plus tard, elle se rassasiera de rongeurs. Cet animal, en raison d'une grande activité métabolique, a un gros appétit.
 Il est important de lui donner des petites proies car elle ne peut pas avaler de grosses proies. Elle métabolise rapidement sa nourriture alors on peut le nourrir plus d'une fois par semaine. Il est difficile de lui faire avaler une proie morte, il faut, autant que possible, la nourrir avec des proies vivantes.

Il est préférable de l'observer manger à une bonne distance, elle se sent facilement dérangée.

Réglementation :

Opistoglyphe, cette couleuvre est soumise en France à l'arrêté Perret de août 2004. Cela signifie que, pour les français, il est nécessaire d'être capacitaire pour détenir cette espèce.

Observations:

Cette espèce, que j'ai élevé et reproduit autrefois, n'est pas une espèce aisée d'élevage. Je l'ai bien réussie en la nourrissant de petits lézards et de grenouilles vivantes. Elle est impressionnante au moment de la chasse. Je la recommande à tout herpétologue confirmé, car c'est l'une des espèces le plus gratifiantes en élevage que j'ai jamais eu.